Mes amis, si je meurs en ces jours de détresse
Et dans ces lieux où j'ai gaspillé ma jeunesse,
Mes amis si je meurs, veillez que l'on m'enterre
Dans cette froide terre où j'ai d'jà tant baisé
Le foutre d'un vieux con servira d'eau bénite,
Les couilles d'un vieux moin' serviront de lanterne,
Pour être religieux, deux queues feront un' croix
Et les putains d' Bruxell's suivront tout's le convoi
Ma bièr' sera portée par quatre-vingts pucelles
Et les draps mortuair's par autant de maqu'relles;
Six cents chameaux à poil's entonneront bien haut
C'est le roi des maqu'reaux que l'on porte au tombeau
Je veux qu'après ma mort. ma carcass' soit portée
Chez un apothicair' pour êtr' désinfectée,
Et comme après ma mort. je ne baiserai plus,
Que mes os serv'nt encore à exciter les culs
Je veux que sur ma tombe on grav' cette épitaphe:
"Ci-gît un vieux baiseur; on en connut les traces"
Et qu' sur les quatre coins. on grave en lettres d'or:
Que s'il n'était pas mort, il baiserait