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Un soir de Novembre

Pierre Beaujon, 1892 -



Un soir de Novembre
Sortant de ma chambre
Et dressant le membre
J'allais faire un tour
Je trouve une pucelle
Dont l'oeil étincelle
Je me dis : "C'est elle
Qu'il me faudrait pour
Fidèle compagne !"
Et je l'accompagne
Dans la ru' Campagne
Première. Une fois
Jusqu'à mon cinquième
Je lui dis " Je t'aime
Et je jure même
De n'aimer que toi".

Et la demoiselle
Fraîche, gente et belle
Aussitôt m'appelle
Son petit chien-chien
Puis me dit "ma crotte
C'est pas un' carotte
Puisque je te botte
Je ne te refus'rai rien"
La petite femme
Pour prouver sa flamme
Aussitôt se pâme
Et met bas... les siens.
Et moi son p'tit homme
Je lui suc' la pomme
Et nous voilà comme
Des amants anciens.

L'ôte la chemise
Qui me scandalise
Et dans cette mise
Je la fourre au pieu
Dans le coin j'la colle
Et puis je l'accole
C'est à cette école
Qu'on apprend le mieux
Sur cette peau ferme
Qui s'ouvre et se ferme
Je travaillais ferme
Et fis des progrès
La riche nature
De la créature
En cette aventure
Fis beaucoup de frais.

Durant la nuitée
Venus fut fêtée
Et nouvel Antée
Toujours ravive,
Pour moi je calcule
Qu'à ma place Hercule
- le diable m'encule - !
En serait crevé
Car ma vieille épée
Finement trempée
Fut fort occupée
Durant mes ébats
Et ma camarade
Prompte à la parade
Conquit plus d'un grade
Au jeu des combats.

O douce concierge !
Qui brûle un cierge
A la sainte Vierge
O doux mois de mai
O saintes familles
Dont les folles filles
Lâchent les aiguilles
Pour l'amant bien aimé.
Fermez votre porte
Car l'amour emporte
La folle cohorte
Des gentils minois
Filles à chloroses
Comme les plus roses
Ou gai's ou moroses
Ne sont pas de bois.

O quelle détresse !
La brune maîtresse
Qu'ici je m'empresse
De chanter si mal
Pour moi fut si bonne
Que pendant l'automne
Il faut que j'entonne
Des flots de Santal
Lâchement surgie
De ma pâle orgie
Fut l'écho final !
Je n'ai pas de chance
J'ai la chaude lance
Et cela m'élance
Au fond du canal.

Je prends des pilules
Des bols, des granules
J'use des canules
D'un prix fabuleux !
La queue de cerise
En tisane prise
Me fait, Ô surpris
Pisser comme deux.
Le bicarbonate
Qui m'enfle la rate
Chante à ma prostate
Son refrain bémol
Et je sens la rose
Parce que j'arrose
ma verge morose
Avec du salol.

J'ai déjà vers l'aine
Comme dit Verlaine
La bedaine pleine
D'affreux ganglions
Mon sexe en grève
O la dure trêve !
Et pourtant je rêve
De nénés mignons
Je la trouve verte
Ça me déconcerte
Et j'ignore certes,
Quand je guérirai
Ça ne pas plus vite
Et si j'en suis quitte
Sans un' bonne orchite
Je vous le dirai.
































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