I
J'entrevoyais sous un vêtement noir
Le marbre blanc de sa cuisse arrondie
Lors que sa main, jalousement hardie
Priva mes yeux du bonheur de la voir.
II
Dieux! dis-je alors, quel est donc son pouvoir
Quel est le teint de sa cuisse embellie
Quelle est l'ardeur de mon me assaillie
Et sa douceur qui me paist d'un espoir
III
Je l'aime bien, pour ce qu'elle a les yeux
Et les sourcils de couleur toute noire
Le teint de rose et l'estomac d'ivoire
L'haleine douce et le ris gracieux.
IV
Je l'aime bien pour son front spacieux
Où l'amour tient le sige de sa gloire
Pour sa faconde et sa riche mémoire
Et son esprit plus qu'un autre industrieux.
V
Je l'aime bien pour ce qu'elle est humaine
Pour ce qu'elle est de savoir toute pleine
Et que son coeur d'avarice n'est point
Mais qui me fait l'aimer d'une amour telle
C'est pour autant qu'elle me tient bien en point
Et que je dors quand je veux avec elle.
VI
J'entrevoyais sous un vêtement noir
Le marbre blanc de sa cuisse arrondie
Lors que sa main jalousement hardie
Priva mes yeux du bonheur de la voir
VII
Je l'aime bien, pour ce qu'elle a les yeux
Et les sourcils de couleur toute noire
Le teint de rose et l'estomac d'ivoire
L'haleine douce et le ris gracieux.