Air : Fualdès
C'est donc pas fini, la grève ?
Y'vait celle des terrassiers
Et cell' des limonadiers
On aurait bien pu faire une trêve
V'là qu'on annonce l'autr' matin
Une grève des putains !
Ell's prétendent que la galette
D'vient trop rare : y'a qu'des lapins
Ell's vont fermer leurs... magasins
Puisque l'miché n'est plus chouette
Et pour jouir maintenant messieurs
Vous pouvez tirer la queue
Que va devenir le potache
Au sortir de son bahut ?
Ell's ne prêteront plus leur cul
A sa naissante moustache
Aux gogu'nots, incontinent
Il peut se branler maintenant !
Le curé sous sa soutane
Va r'dresser en port'menteaux
A moins qu'il n'aille à Citeaux
Pour vider sa sarbacane
Tous ces pauvr's ensoutanés
En s'ront réduits à s'enculer
Et toi pauvre bourgeois tranquille
Où vas-tu maintenant aller
Te distraire de l'hyménée
Et dérouiller ton bacille ?
T'es réduit au pot au feu
Ça n'fait pas r'dresser la queue
La plus à plaindr' c'est Alphonse
Il ne va plus pouvoir manger
Faut qu'il passe à l'étranger
Ou bien qu'il surine les gonses
Comment ! C'est ça qui l'attriste
Faire des pièces d'or sans matrice?
Pleurons messieurs sur cette grève
Pour un' simple question d'argent
Ell's nous privent c'est dégoûtant
D'pouvoir épancher notre sève
J'vais me faire frèr' ignorantin
Je pourrai m'passer d'putains
Mais y'a un' chose qui me console
Maint'nant qu'il y'a plus d'putains
Nous pouvons être certains
D'pas attraper la vérole
L'pharmacien en sera réduit
A fair' sa p'tite grève aussi !