Oh ! Me faire sucer par une ventriloque
Et tandis qu'elle aurait ma mine entre les dents
Entendre de son corps sortir une soliloque
Ou des chansons d'amour aux distiques ardents
Et pendant que sa lèvre humerait mon prépuce
Que sa langue agirait sur mon vit avec art
Entendre tout à coup retentir l'hymne russe
Et croire que je suis pour un moment le tsar
Oh ! Comme il serait doux pour une âme française
Au lieu de se pâmer en un coït banal
D'écouter l'estomac chanter la marseillaise
Et de jouir au son de ce chant national
Ainsi les raffinés dans Rome et dans Athènes
Artistes délicats en leurs amusements
Tiraient leur coup aux sons des musiques lointaines
Et cadençaient leur rythme à ceux des instruments
Trop pauvre pour pouvoir me payer des tziganes
Où même pour m'offrir un simple accordéon
Je vas chercher en vain parmi les courtisanes
Celles dont l'estomac renferme un orphéon
MAis je n'ai rencontré dans ce monde équivoque
Que des brutes faisant l'amour bourgeoisement
Et je n'ai pas encore trouvé de ventriloque
Qui saurait me sucer harmonieusement
Alors pour assouvir le désir qui m'affole
Et me donner au moins un semblant d'illusions
Au risque d attraper une bonne vérole
Ou d'en sortir couvert d'un paquet de morpions
Depuis le jour de l'an jusqu'à la Saint Sylvestre
Je cours obstinément les spectacles forains
Où triomphalement j'encule l'homme-orchestre
En marquant la mesure avec des coups de reins
