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Georges Brassens et les paillardes

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Georges Brassens, grand amateur et auteur
de chansons paillardes

Brassens fut certainement un grand connaisseur des grands classiques de la chanson paillarde française. Ne commence-t-il pas une de ses chansons (Mélanie) par ces vers ? :

Les chansons de salle de garde
Ont toujours été de mon goût,
Et je suis bien malheureux, car de
Nos jours on n'en crée plus beaucoup...
Pour ajouter au patrimoine
Folklorique des carabins (Bis)
J'en ai fait une, putain de moine,
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains, (Bis)


( Chanson enregistrée par Jacques Munoz)

Brassens auteur de paillardes, nul ne doute qu'il dut éprouver un très grand plaisir à voir ses compositions reprises en coeur par des étudiants et devenir des classiques : Fernande, Quatre-vingt-quinze fois sur cent, les Radis (Sans aucun doute une allusion aux "Navets"), et bien sûr Mélanie (Une histoire de cierge qui n'est pas sans rappeler "Il était un petit navire"...).

Il faut aussi citer quelques unes de ses oeuvres, plus méconnues car mises en musique par d'autres:
- "Le petit-fils d'oedipe", mise en musique en 2002 par Jacques Munoz. Ici encore, Tonton Georges connaît ses classiques, puisqu'il s'agit d'une ré-écriture de "On m'a donné 100 sous", blues de très grande facture. L'allusion à la chanson initiale est très claire, puisque Brassens garde la rime de l'objet à l'origine du délit: les bretelles se sont transformées en mortadelle...
- Les Bacchantes, petite polissonnerie également mise en musique en 2002 par Jacques Munoz
- Le grand Vicaire, ré-écrite par Brassens, mise en musique et chantée par les Charlots dans les années 70.

Dans un genre moins paillard, et même quelque fois sérieux, Brasens nous raconte des histoires de pucelage (Le Gorille, Ode à celle qui reste Pucelle, La première Fille). Le pucelage est très souvent chanté (Maman qu'est-ce qu'un pucelage ?), et dans nombre de classiques, c'est en perdant leur pucelage que des jeunes filles foutent la vérole à leur galant...

La vérole justement, thème cher aux carabins puisqu'ils la soignent, est abordée dans "L'Andropause" (comment pourrait on passer la vérole aux autres quand on ne bande plus...) et dans le Mauvais Sujet Repenti (Un maquereau qui attrape la vérole, c'est bien fait!). Ici encore, les classiques ne manquent pas : La vérole, le curé de Saint-Sulpice,...

Brassens n'a pas manqué d'évoquer en termes châtiés les parties du corps que l'on rencontre dans toutes les strophes des grand classiques: le con (le Blason), le Cul (Venus Callipyge), les couilles (Les Casseuses), les Fesses (Le Pince-Fesse)...

Dans beaucoup de chansons, Brassens fait, ici ou là, des références à peine voilées aux grands classiques:
 

  • Dans "La légion d'Honneur", le décoré de la troisième strophe ne se permet plus de chanter "Le grand Vicaire" et "Les trois Orfèvres".
  • Dans "les Quat'z'arts", les allusions foisonnent : "Ah! c' qu'on s'emmerde ici!" (Dans un amphithéatre), Saint-Eloi bande encor'" (Le pou et l'araignée), "Le curé venait pas de Camaret" (Les filles de Camaret)
  • Dans "Mélanie", une histoire de cierge déjà bien connue (voir Le petit navire), Mélanie est la bonne du curé de la paroisse de Saint-Sulpice, et ce n'est pas fait par hasard (Le curé de Saint-Sulpice). Allusion également dans la première strophe à un putain de Moine de belle facture!
  • Dans "Le Mécréant", il chante "Tous les de profundis, tous les morpionibus", en référence à la célèbre épopée des Morpions, qui nous dit-on aurait été composée dans une première version par Musset lui-même...
  • Dans "Les trompettes de la renommée", un celèbre vers (" Madame la marquis' m'a foutu des morpions ! ") fait sans doute référence à la marquise des 80 chasseurs. Et les morpions sont les vedettes de moultes chansons de carabins...
  • Dans "Venus Callipyge", Brassens voue une dévotion toute particulière à un énorme derrière féminin, et ne manque pas bien sûr de rappeler les mésaventures du Duc de Bordeaux qui lui, en avait un fort moche, paraît-il....
Enfin, parmi les oeuvres du plus célèbre de notre grand poëte, il faut citer quelques chansons amusantes et grivoises, comme "Brav' Margot" (Le prénom a-t-il été choisi pour rappeler l'autre Margot ?), "Hécatombe", La Nymphomane, ou "Le temps ne fait rien à l'affaire". J'en oublie sûrement quelques unes!

En fin de carrière, Brassens fit probablement le tour des thèmes grivois et des expressions crues qu'il n'avait pas encore abordés dans ses chansons, puisqu'il avoue dans Va-t'faire enculer:

Dans mon affreux jargon, carence inexplicable,
Brillait par son absence un des pires vocables
C'est : "enculé". Lacun' comblée.

D'ailleurs, pour mieux crier sa passion des gros mots et des gauloiseries en tous genres, Brassens ne se qualifit-il pas lui-même de Pornographe?

Et c'est vrai qu'en regardant son oeuvre, on peut affirmer que Brassens a abordé à peu près tous les thèmes chers aux carabins. Tous, et même plus, car les seins, chez les paillards, (allez savoir pourquoi!), sont rarement chantés. Dans "Méchante avec de jolis seins", Brassens comble cette lacune.  J'espère seulement pour lui que cette chanson n'avait rien d'autobiographique...
































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